Les Schaerbeekois.e.s ont jusqu’au 10 juin pour réagir au projet de réaménagement de façade à façade de l’avenue Louis Bertrand! Ce projet, initié par la Commune, porte sur l’ensemble de l’avenue Louis Bertrand, de la chaussée d’Haecht à l’avenue Voltaire. La Commission de concertation aura lieu le 24 juin prochain.

Étant donné l’intérêt patrimonial de l’avenue et son classement, l’aménagement retenu respecte les exigences de conservation du patrimoine de la Commission Royale des Monuments et Sites (CRMS) dont la règle de base est de conserver au maximum les perspectives, éléments et matériaux d’origine.

Pour plus d’infos sur le réaménagement prévu, le projet de végétalisation qui inclut le remplacement des platanes, c’est par ici! : https://openpermits.brussels/fr/_15/PFU/1750216

Quel est le réaménagement prévu ?

L’une des préoccupations majeures portées par le projet est d’assurer une continuité physique maximale de la promenade sur toute sa longueur. La mise en plateau des carrefours avec toutes les rues adjacentes permet ainsi de réorganiser les carrefours et croisements, d’améliorer le confort, de réduire la vitesse et de sécuriser les usagers faibles.

Les cheminements piétons sont améliorés (accessibilité, revêtements) et élargis (de 2,4 à plus de 3 mètres). Le projet prévoit la mise en œuvre de pistes cyclables marquées dans le sens de circulation sur l’ensemble de l’avenue. Ce dispositif est renforcé par des bandes cyclables suggérées entre le carrefour Kessels/Herman et l’avenue Voltaire (à contre sens, dans le sens de la descente), et entre la rue Jérusalem et l’avenue Voltaire (dans le sens de la circulation, dans le sens de la montée). Au nombre de 25 actuellement, le projet prévoit également 77 arceaux vélo soit une augmentation de 208%.

Au droit de tous les carrefours et des traversées piétonnes, le stationnement est interdit. Le stationnement est maintenu longitudinalement en chaussée le long des trottoirs extérieurs et sur l’accotement surélevé le long de l’espace central. Le réaménagement de l’avenue induit une perte de 33 places de stationnement dont la plupart sont en fait des places illicites occupées aux carrefours et croisements.

Que prévoit le projet en terme de végétalisation ?

L’avenue Louis Bertrand est actuellement plantée d’un double alignement de platanes. Historiquement, l’avenue était plantée d’ormes, puis de tilleuls (années 20) et de platanes (années 60). Le projet d’aménagement de l’avenue prévoit l’abattage de 108 arbres, pour la majorité de platanes qui composent les alignements : 105 Platanus x hispanica, 2 Pyrus calleryana, 1 Catalpa bignonioides.

Le projet d’aménagement prévoit la plantation de 78 nouveaux arbres : 53 aulnes blancs ‘Spaeth’ (Alnus spaethii ‘Spaeth’) ; 13 érables planes colonnaires ‘Emerald Queen’ (Acer platanoides ‘Emerald Queen’) ; 12 copalmes d’Amérique ’Worplesdon’ (Liquidambar styraciflua ’Worplesdon’)

Que vise-t-on ?

Les essences d’arbres doivent s’adapter au changement climatique et notre rôle est d’anticiper ce changement en proposant une végétation capable de faire face à ces bouleversements. Les arbres proposés supporteront les périodes de sécheresse qui s’intensifieront à l’avenir.

Le remplacement des platanes vise à accroitre la biodiversité. Les arbres pourront grandir de manière naturelle afin d’accueillir toute la biodiversité et remplir à nouveau leur rôle dans la ville. Cela permettra d’autre part l’augmentation de la capacité d’absorption du CO2 grâce à des couronnes plus larges, des rameaux conservés en hiver et des bourgeons qui apparaitront plus rapidement, et ce, malgré la diminution du nombre d’arbres. En effet, diminuer la quantité d’arbres permet, dans ce cas-ci, l’utilisation d’une essence plus grande tout en respectant les distances entre les arbres et créer ainsi un couloir écologique jusqu’au parc Josaphat.

Pourquoi ne pas conserver les platanes ?

Ces arbres pouvant atteindre plus de 25 mètres produisent des larges feuilles difficilement compostables. Aussi, afin de maîtriser leur croissance, ceux-ci subissent une taille très régulière, appelée « taille en tête de chat ». Cette méthode permet de maintenir l’arbre à une taille voulue, en taillant drastiquement les rameaux annuels jusqu’aux moignons principaux. Cette taille le dégarnit complètement pour ne laisser apparaître que le tronc et les branches maîtresses.

Les platanes souffrent par ailleurs de plusieurs problèmes sanitaires : outre la maladie du Chancre coloré, ils sont la cible d’un nouveau ravageur (le Tigre du platane) qui contribue ainsi à affaiblir l’arbre dont il se nourrit, l’exposant aux maladies et autres champignons.

D’un point de vue écologique, la taille drastique pratiquée à l’automne ne permet pas une croissance naturelle des arbres et une implantation durable de la faune au sein de l’avenue Louis Bertrand. Les platanes de l’avenue représentent, au regard d’autres essences végétales, une assez faible valeur écologique.