Pour certaines personnes, la solidarité est une seconde nature. Elles partagent en commun une réaction inévitable: elles sont incapables de rester les bras croisés face à une réalité qui les choquent ou les révoltent. Marie fait partie de ces citoyens entiers, qui vivent leur engagement au plus profond de leurs tripes et qui ont décidé de ne pas rester passifs face aux injustices de notre société.

Pour ce quatrième numéro du colibri schaerbeekois, nous partons à la rencontre de Marie Gervais et de son investissement solidaire vis-à-vis des publics les plus précarisés aux côtés de l’association les «Cuistots Solidaires ».

Le collectif citoyen Cuistots Solidaires voit le jour en 2015, à l’initiative de Claudio Guthmann. Cette association s’est fixée comme objectif d’apporter un peu de réconfort aux réfugiés et aux migrants qui campent au Parc Maximilien. Si dans un premier temps, le collectif se limite à la distribution de boissons chaudes sur le site, très vite son action prend de l’ampleur. Aujourd’hui Cuistots Solidaires s’est structuré en ASBL et distribue plusieurs fois par semaine un repas à plus de 300 personnes au sein du Centre Baity de la Croix-Rouge le long du canal ,et dans un centre à Molenbeek.
C’est en 2017 que Marie rejoint l’association, «J’arrivais le matin à 6h45 à la Gare du Nord et je servais le petit déjeuner jusqu’à 8h30, puis je partais travailler. Le collectif fonctionne comme une ruche: les bénévoles se répartissent en petits groupes et chacun contribue ainsi à faire avancer la cause. Il y a les ramasseurs, qui font le tour des commerces pour récolter les invendus, les tartineurs et les cuiseurs qui préparent les sandwichs, les transporteurs qui effectuent la navette jusqu’au lieu de distribution,des personnes qui distribuent des sachets repas (covid oblige) ou des repas chauds du colibri schaerbeekois, nous partons à la rencontre de Marie Gervais et de son investissement solidaire vis-à-vis des publics les plus précarisés aux côtés de l’association les «Cuistots Solidaires ».

Marie est depuis longtemps sensibilisée à la questions des réfugiés : « l’engagement fait partie de mon ADN familial et solidaire, j’en ai d’ailleurs fait mon métier1». Quand on lui demande quel regard elle porte sur la politique migratoire de la Belgique, elle répond du tac au tac : «Notre pays a une posture hypocrite sur la question. Les politiques successifs ne prennent pas leurs responsabilités, ils font le minimum et se contentent de lâcher du lest pour « rassurer » certaines personnes. Je trouve que cette posture est scandaleuse, injuste et incompatible avec un pays riche comme le nôtre. Il y a un manque de courage total. Heureusement, il existe en Belgique un vrai mouvement de solidarité, porté par les citoyens. Nous sommes nombreux à vouloir que les choses changent.”
“C’est important pour moi d’incarner l’engagement politique par des actions concrètes et de faire des ponts entre politique et société civile”

Nous pouvons toutes et tous changer les choses à notre échelle et selon nos capacités. Pour Marie «il faut avoir le courage de sortir de sa zone de confort, de se retrousser les manches et d’être dans le concret». Ainsi, il existe de nombreuses plateformes qui sont à la recherche de volontaires pour effectuer des actes de solidarité tels que www.bxlrefugees.be, doucheflux (qui offre des services d’hygiène et de premières nécessités) Solidare-it (qui mettent en contact des personnes en demande avec des voisins qui ont la capacité d’aider)La Porte d’Ulysse ,ou encore l’opération Thérmos, qui distribue des repas chaque soir à la station de Botanique